Sentiment de honte : comment s'en libérer ?

La honte est un sentiment qui engendre la pensée ou la peur du déshonneur ou la conscience d’une faute commise et la confusion.

C’est un mélange d'émotions simples (peur, colère, tristesse) et de sentiments (impuissance, culpabilité, rage retenue, désespoir triste, vide, mépris, pitié, moquerie, ironie…).

La honte survient presque uniquement en présence d’autrui ou en anticipant la vision et les pensées de l'autre (jugements). On constate donc que la honte a une dimension sociale : la sensation d’être rabaissé sous le regard des autres, la honte de ce que l’on est. Elle ne se ressent et ne s’exprime que dans une relation à l’autre ou au cadre dans lequel on évolue. Cela ne veut pas dire que l'autre nous juge ; il s'agit de notre interprétation.

Elle permet de constater que nous n'assumons pas ce qui nous fait honte, un comportement, une parole, une pensée. Elle permet aussi d'identifier le jugement que nous portons nous-même sur le sujet.

Elle est très désagréable et doit être ressentie et exprimée quand elle se présente, comme toute autre émotion.

Elle est reconnaissable au rougissement du visage et au fait de baisser la tête.

Elle provoque aussi de l’anxiété, de l’angoisse, de la panique, des phobies sociales (registre de la peur) qui crée de la nausée ou mal au ventre, de la transpiration, de la tension, un essoufflement ou une hyperventilation et des tremblements, etc.

 Elle peut aussi générer de la tristesse (jusqu'au désespoir, à la dépression).

La honte est « l’inverse » de la fierté.

En fait, de la fierté à la honte, il y a tout un panel, des degrés, des intensités en lien avec la Loi de la polarité.

Honte et blessure d'humiliation

La Honte est en lien avec la blessure de l’Âme de l’humiliation qui fait partie des 5 blessures émotionnelles décrites par Lise Bourbeau (acronyme "TRAHI" : Trahison, Rejet, Abandon, Humiliation, Injustice) qui découlent principalement d'événements vécus dans d'autres vies et qui se ravivent dans cette vie-ci.

La honte est aussi en lien avec la blessure grave de l’estime de soi (l'image de soi, l'amour de soi, la confiance en soi et donc l'acceptation de soi) et la dignité personnelle.. Elle laisse celui qui la subit seul face à une souffrance morale. Elle provoque souvent un repli sur soi-même.

De ce fait, elle peut passer totalement inaperçue et être ignorée de l’entourage ou, au contraire, se lire dans nos attitudes corporelles et provoquer un rejet encore plus grand lié à l’incompréhension.

La dimension corporelle de la honte

La honte a une dimension corporelle. Elle est très souvent associée au thème de la sexualité et de l’image de soi par le corps.

La dimension visuelle

Qui, dans ces situations, n’a jamais rêvé de disparaître, de s’évaporer ou de se faufiler dans un trou comme une petite souris. La peur d’être vu, de montrer, de se montrer font partie du processus de la honte.

Honte et culpabilité

Le sentiment de honte est presque toujours accompagné du sentiment de culpabilité, dont celui de la culpabilité de vivre. Le sentiment de culpabilité est déjà de la honte, si nous imaginons que quelqu’un est capable de voir clair en nous, comme certaines personnes, Dieu ou d'autres Présences.

Même s'il vont souvent de paire, ces deux sentiments reposent sur des bases très différentes.

En effet, la honte repose sur une dimension sociale, un rapport à l’autre. À l’inverse, la culpabilité repose sur un sentiment causé par la transgression d’une norme morale ou loi que l'on se fixe soi-même (de façon inconsciente).

Ainsi, là où la honte provoque une souffrance relationnelle et le désir de disparaître, la culpabilité entraîne des remords, la volonté de réparer la faute.

Honte et jugements

Les jugements sont des pensées qui quand elles se répètent à de nombreuses reprises dans notre tête deviennent des croyances limitantes (en lien avec soi, avec les autres et la vie en général).

Nous nous intéressons ici à des jugements que l'on considère comme recevable, au moins en partie ; un jugement qui nous paraît évidemment faux ou saugrenu peut nous laisser indifférents, ou nous faire rire.

Au-delà des jugements portés sur soi-même, dans la honte, il y a aussi les interprétations que l'on va faire en rapport aux autres. C'est-à-dire, que l'on peut interpréter ce que pensent les autres.

Honte et besoins fondamentaux

Comme toutes nos émotions, le sentiment de honte est un signal d’alerte nous informant de la non-satisfaction de certains besoins fondamentaux : appartenance, soutien, respect, dignité, intégrité acceptation, etc. et si il est très fort, il peut provoquer un besoin de sécurité et de solitude très important.

Différents degrés dans la honte

Comme pour chaque émotion ou sentiment (une émotion ne dure physiquement que quelques secondes et le sentiment est le temps que l’on accorde à cette émotion), il est important d’évaluer, de donner une intensité authentique, réelle (ni minimiser, ni augmenter) pour que l’émotion diminue voire disparaisse.

Pour cela, on peut utiliser des mots. "Je ressens" de :

• Embarras, gêne, confusion : désorientation et inquiétude, dans une situation difficile où il y a un risque de honte ou d’une autre sanction en cas d’erreur

• Timidité, "phobie" sociale, manque de confiance en soi, "complexe d’infériorité", "inhibition" : tendance récurrente à l’embarras, éventuellement dans certains types de situation donnés, qui peut mener à l’évitement et à l’abstention. Cela justifie souvent de suivre des formations et de prendre conseil

  
  

• Pudeur : tendance à cacher un motif de honte indépendant de notre volonté, concernant typiquement notre corps ou un sentiment

  
  

• Honte (au sens littéral du terme) : perception d’une mise en défaut personnelle, par rapport à une norme, une convention sociale, un idéal, ou un exemple qui fait référence. Elle avertit d’un risque d’échec ou d’exclusion.

  
  

• Humiliation : révélation d’un motif de honte qui aurait pu rester ignoré

• Culpabilité : mise en cause personnelle qui, si elle était publiquement exposée et confirmée, causerait de la honte, et provoque plutôt de l’inquiétude et de l’anxiété en attendant « d’être jugé ». Le sentiment de culpabilité est déjà de la honte, si nous imaginons que quelqu’un est capable de voir clair en nous (comme Dieu)

  
  

• Scrupule(s) : problème par rapport à des convictions personnelles, plutôt que par rapport à des normes sociales, notamment avant de prendre une décision

• Remords (être désolé) : honte plus spécialement liée au passé, ou à un autre présent qui aurait été possible

  
  

• Vexation (blessure d’amour-propre) : colère ou amertume à propos d’un motif de honte qui est en partie reconnu et en partie contesté. La susceptibilité exacerbée peut recouvrir d’importantes questions de honte

• Fierté : contraire de la honte, provenant de l’impression d’avoir égalé ou dépassé une norme, ou d’avoir surmonté un motif de honte. C’est une émotion positive transitoire, qui de façon excessive peut poser des problèmes avec la prétention et l’orgueil

La liste n’est pas exhaustive.

Côtés positifs de la honte

La honte, comme d’autres émotions négatives est un signal d'alerte pour nous prévenir que nos besoins ne sont pas respectés.

La crainte d’avoir honte ou de perdre la face nous pousse à nous améliorer. Nous pouvons devenir plus compétitifs, accorder plus de temps et d’efforts à un but précis ou encore nous efforcer d’acquérir la réputation d’une personne qui remplit ses obligations envers les autres.

Des expériences marquées par la honte peuvent mener à une productivité accrue.

Stratégies d’adaptation face à un épisode de honte (passé)

Beaucoup de personnes qui ont ressenti de la honte au cours de leur vie, ont mis des stratégies pour éviter de la ressentir à nouveau. Par exemple :

• Plus on a eu honte que les autres nous fassent la charité, plus on veut être généreux

• Plus on a eu honte d’être mal vêtu, plus on veut porter de beaux vêtements avec de beaux bijoux

• Plus on a eu honte d’habiter un logis modeste, plus on veut une maison luxueuse et peut-être plus qu’une. Si on ne peut l’obtenir, on déploiera tous nos talents afin de faire quelque chose de beau avec ce qu’on a

• Plus on s’est senti humilié par nos résultats scolaires, plus on recherche la performance

• Plus on s’est senti écrasé par l’autorité, plus on cherche à dominer les autres

• Plus on s’est senti humilié, ridiculisé, plus on cherche à imposer le respect aux autres

• Plus on a eu le sentiment d’être méchant, plus on veut être bon envers les autres

• Plus on s’est senti ordinaire, moins que rien, plus on veut être reconnu

Honte et solutions

• Prendre conscience du sentiment de honte, l'accueillir et évaluer le degré

  
  

• Y a t'il d'autres émotions et sentiments associés (impuissance, culpabilité, etc.) ? Citer toutes les émotions et les évaluer (en étant sincère et authentique, sans les minimiser, ni les maximiser)

• Quand vous vous rendez compte que vous vivez de la honte, prenez une bonne respiration et osez prendre le risque d’en parler à vos proches de confiance. Il vous aiderons à relativiser si vous n'y arriver pas.. De plus, ceux à qui vous vous confierez seront peut-être très heureux de votre partage et vous admireront d’avoir eu le courage de parler de votre situation. Ils comprendront probablement que vous confier ainsi vous a demandé de la force et de la détermination. 

• Comprendre les pensées/croyances limitantes ou erronées qui vous ont amené à ressentir de la honte

Toutes les culpabilités et les hontes que vous vivez ne sont que la création de votre mental qui se base sur la notion du bien et du mal. En laissant toutes les croyances de votre mental décider pour vous, cela vous empêche d'être vous-même, d’être dans votre cœur et de découvrir vos vrais besoins. 

-Quel type de jugements négatifs je fais sur moi-même ?

-Quels sont les traits que je n’aime pas chez moi ?

-Quelles sont mes actions qui provoquent de la honte ?

-Est-ce que je suis en train de me punir ? D’exiger de moi un niveau élevé de performance ?

• Faire quelque chose qui aide à atténuer ce sentiment sur le moment (ou de façon différée si cela n'est pas possible pour vous). Par exemple :

-Si vous commencez à interpréter ce que dit une personne, demandez lui ce qu'elle veut dire réellement

-Si votre mental se met à vous critiquer, apprenez à lui dire "non" et à utiliser le questionnement de Byron Katie

-Si vous faites face à une critique qui est justifiée/juste pour vous, reconnaissez votre erreur et présentez vos excuses et/ou demandez pardon

(Je ferai un article spécifique "Recevoir une critique")

• Pardonner et se pardonner à soi-même (de s’être mis dans cette situation)

- Dépasser la peur (du conflit ?), pour ne pas laisser les autres nous manquer de respect et ainsi poser des limites

- Se libérer du sentiment de culpabilité qui accompagne presque toujours celui de la honte

En vérifiant la motivation : nous sommes coupables seulement lorsque nos paroles, nos actions ou nos expériences sont motivées dans le but précis de blesser ou de nuire à quelqu’un. Sans cette motivation, nous ne pouvons être coupables

• Se donner le droit de ou s'autoriser à :

-ne pas toujours être impeccable :

-ressentir de la tristesse, de la peur, de la colère, etc.

-pleurer, être rouge, avoir un visage fatigué, etc.

-porter une tenue confort, un jogging sans faire de sport

-ne pas être parfait, ne pas « performer » :

-écouter vos propres besoins, vous faire plaisir

-prendre votre temps, respecter votre rythme

-vous prendre en considération et vous respecter, vivre selon vos valeurs et non pas celles des autres

-faire des erreurs

-faire des choix

-vivre des expériences douloureuses

Tout en considérant chaque circonstance de la vie comme une occasion de se connaître mieux soi-même et d’intégrer les leçons essentielles à votre évolution.

• Comme le contraire de la honte est la FIERTÉ, je vous invite à faire une liste de tout ce dont vous êtes fier face à vous-même. Faites-vous des compliments, ce qui développera davantage votre ESTIME et votre AMOUR de vous-même. Peu à peu, vous arriverez à reconnaître la personne spéciale que vous êtes. Vous pouvez utiliser le « questionnement » de Byron Katie.

• Améliorer son Estime de soi

Ces propositions ne sont pas exhaustives et doivent être adaptées à vous.

Cet article est un peu long à mon goût, et encore, j'ai limité ce que j'ai écrit, car le sujet est vaste.

J'espère qu'il vous aura aidé.

A bientôt pour de nouvelles aventures sur la connaissance de soi.

Christine